Aviateur : 0 – Avionnais : 59

Cet article est écrit dans le cadre du challenge UPro-G (voir ici) ; thème imposé du mois de février 2025 : un aviateur.

Afin de répondre au thème imposé, j’ai eu beau trituré mon fichier généalogique dans tous les sens, je n’y ai trouvé aucun aviateur. Mais qui dit aviateur, dit avion ; et qui dit Avion, dit Avionnais, les habitants d’Avion, commune du Pas-de-Calais (62). Et là, j’ai 59 personnes Sosa de mes enfants !

Alors, j’espère que l’on me pardonnera cette petite supercherie.

Avion d'hier...

Le terroir d’Avion est occupé dès l’époque néolithique (période qui va de 6000 à 2300 avant J.-C.).

Des structures domestiques (bâtiments, grenier sur poteaux, ferme indigène, silos) y ont été mises au jour lors de diverses fouilles archéologiques (quartier de la République, échangeur RN 17-ZA des Glissoires, ZI des 14, Le Ponterland).

Les Gaulois y ont aussi laissé des traces, notamment une exploitation rurale des iv^e–iii^e siècles avant J.-C. (ZI des 14 – le Fossé à Leu).

Puis l’époque antique est représentée par la présence de tombes gallo-romaines, dont certaines à incinérations (quartier de la République, lieu-dit Abia près du cimetière d’Éleu-dit-Leauwette, voie ferrée Arras-Lens), du mobilier du ii^e siècle (parc des Glissoires), d’une exploitation rurale et d’une nécropole de 30 tombes (ZI des 14 – Le Fossé à Leu).

La première mention écrite d’Avion, sous la forme Aviuns, remonte à 1104 dans les archives de l’abbaye du Mont-Saint-Éloi. Au xiv^e siècle, son territoire était divisé en au moins six fiefs ou seigneuries, dont la principale appartenait à la famille dite « d’Avions ». Au xix^e siècle, deux mottes médiévales étaient encore visibles, aujourd’hui détruites.

La généalogie ne permet pas de remonter aussi loin dans le temps, mais peut-être que, parmi les squelettes exhumés lors des fouilles se trouvaient déjà des ancêtres de mes enfants. Pour la période comprise avant 1850, sur les 40 personnes que j’ai pu identifier, 17 sont nées à Avion, 24 s’y sont mariées et 22 y sont mortes.

Enfin l’essor d’Avion vient de l’exploitation, de façon industrielle, du charbon de terre ou houille à partir de la fin du xix^e siècle. Le petit village, composé essentiellement de cultivateurs, va se transformer en un centre minier avec tout ce que cela implique : fosses d’extraction, chevalements, terrils, corons, etc.

C’est dans ce contexte que viennent s’installer les ascendants belges de mes enfants, à la recherche de travail dans les mines. Ils y viennent en famille ou se mêlent à la population locale. Ainsi, entre 1850 et 2025, 3 naissances sur la commune, 15 mariages et 9 décès parmi eux.

Les deux guerres mondiales y font de très graves dégâts, mais la ville se relève et participe activement à la bataille du charbon après la 2^e Guerre mondiale.

… à aujourd’hui

En 2012, le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, aux titres de « paysage culturel évolutif vivant » et « œuvre conjuguée de l’homme et de la nature ». Avion en fait partie. Cela dans le but de faire de ce paysage atypique une destination touristique à même de redynamiser un secteur affaibli par la fermeture des mines.

Sources et bibliographie :

FERAY (Philippe). – Hauts-de-France, Vimy & Avion : RN17 – Mise à 2 x 2 voies: Rapport de diagnostic. Glisy : Inrap Hauts-de-France, septembre 2017. 48 p.
HAIGNERÉ (Daniel). – Dictionnaire historique et archéologique du département du Pas-de-Calais publié par la commission départementale des Monuments historiques. Tome 2 : arrondissement d’Arras. Arras : Sueur-Charruey/, 1873. 360 p. (Avion : p. 230-232)
https://bassinminier-patrimoinemondial.org/ (consulté le 25 février 2025).
LEFÈVRE (Philippe) et MARTIAL (Emmanuelle). – Nord-Pas-de-Calais, Avion : Un bâtiment du Néolithique final sur la commune d’Avion (62) : Rapport de fouille. Amiens : Inrap Nord-Picardie, novembre 2014. 90 p.
LOISNE (Comte de). – Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais : comprenant les noms de lieu anciens et modernes. Paris : Imprimerie nationale, 1907. 499 p.