Les résistantes isariennes

Cet article est écrit dans le cadre du challenge UPro-G (voir ici) ; thème imposé du mois de mai 2025 : un dossier de résistant.

En ce mois de commémoration du 80e anniversaire du 8 mai 1945 et de la journée nationale de la résistance (le 27 mai), je me suis penchée sur les résistantes nées dans le département de l’Oise.

Où trouver des informations ?

Pour trouver des informations sur les résistants en France, il convient de se référer aux collections conservées par le SHD (Service historique de la défense).

La majeure partie de leurs inventaires d’archives sur ce sujet est interrogeable via les moteurs de recherche du site Mémoire des hommes, portail culturel du ministère des Armées.

Pour cela, il faut regarder dans les onglets : « Conflits et opérations » => « Seconde guerre mondiale » => « Titres, homologations et services pour faits de résistance » principalement. Il est possible de compléter avec les onglets « Déportés-résistants » ou encore « Les Médaillés de la Résistance française ».

Ensuite, la recherche se fait sur différents critères : « Nom », « Prénom(s) », « Département de naissance », etc.

Capture d'écran du moteur de recherche « Titres, homologations et services rendus pour faits de résistance » du site Mémoire des hommes

Les résultats obtenus donnent la cote du dossier à consulter sur les différents lieux de conservation du SHD, essentiellement à Vincennes (94) ou à Caen (14).

Les différentes familles de résistance

En fonction des actions menées et répertoriées, des familles de résistance ont été créées. Il s’agit :

  • des DIR (déportés et internés de la résistance) ;
  • des FFC (forces françaises combattantes) ;
  • des FFI (forces françaises de l’intérieur) ;
  • des FFL (forces françaises libres) ;
  • de la RIF (résistance intérieure française).

À celles-ci s’ajoutent deux statuts créés en 1948 par le ministère des Anciens combattants et victimes de guerre :

  • déporté résistant ;
  • interné résistant.

Quelques statistiques sur les résistantes isariennes

L’interrogation des bases de données du site Mémoire des hommes permet déjà de recueillir quelques informations qu’il conviendrait de compléter avec la consultation des dossiers d’archives de chaque personne, mais là, ce ne serait trop long pour un billet de blog.

Je me suis donc contentée de quelques statistiques.

Mes premiers critères ont été « Département de naissance » = 60 – Oise et « Sexe » = féminin.

On obtient ainsi 181 réponses, contre 3057 si on ne met pas le sexe. Ainsi, les femmes représentent 6 % des résistants isariens.

Elles appartiennent à toutes les classes d’âge. Les plus âgées sont nées en 1878, soit âgées de plus ou moins 62 ans lors de l’appel du 18 juin 1940 qui est considéré comme le point de départ de la Résistance en France, et les plus jeunes en 1927, soit 13 ans en 1940. Pour ces dernières, on peut penser qu’elles ont surtout œuvré à la fin de la guerre.

Certaines ont rejoint une ou plusieurs familles de résistance, d’autres aucune, la plus grande proportion revenant aux FFC.

Il va sans dire qu’être reconnues dans les DIR n’avait rien de volontaire !

Enfin, parmi elles, 9 ont le statut de déportées résistantes, 3 d’internées résistantes et 29 sont titulaires de la médaille de la Résistance française.

Cependant, n’oublions pas…

Que ces statistiques sont faussées pour deux raisons principales.

La première découle du mode de recueil des informations par les administrations chargées d’identifier, homologuer ou reconnaître les services rendus pour fait de résistance. Ainsi, la base de données consultable sur le site Mémoire des hommes contient tous les dossiers ouverts par ces administrations, certains n’ayant pas été homologués.

La seconde tient à la définition même du mot « résistance ». Celle-ci doit être cachée pour que les personnes qui la composaient, considérées comme des terroristes par l’ennemi, ne soient exécutées. De fait, certaines ne se sont jamais fait connaître ou n’ont pas considéré leurs actions individuelles comme faits de résistance. Seules leurs familles savent ce qu’elles ont accompli, si toutefois elles en ont parlé. Alors, n’oublions pas toutes ces personnes de l’ombre qui ont œuvré pour notre liberté.

Sources :

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